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Sur
une pierre chauffée par le soleil, je suis interrompu de ma
lecture par des battements d'ailes sur la peau du lac. Trois cygnes,
qui se poursuivent, m'emportent avec eux au large. Ils volent à
ras l'eau, puis soudain ils décident de se poser, dépliant
leurs pattes qu'ils font glisser sur la surface.
Je reprends mon
livre, me noie dans ses mots, et un instant plus tard l'apparition
délicate d'un lézard attire mon attention. Il
m'observe, se demandant peut-être si je suis un prédateur,
puis voyant que ce n'est pas le cas s'approche, me passe sous les
pieds et rejoint une autre petite place ensoleillée.
Je
retourne à mes pages, tourne les dernières et ferme ce
livre qui est terminé. Levant la tête face à
l'horizon, je poursuis ma lecture, celle des pages de la nature.
Elles parlent de chant, de lumière, de couleur, de silence,
d'un nombre incalculable de choses.
Mon coeur sourit,
délicieusement content de s'apercevoir que les pages en sont
infinies, que ce livre est toujours ouvert face à nous,
attendant simplement que notre regard se pose sur lui, que naisse une
communion dont le partage silencieux emplit l'être de plénitude
et paix. Il nous laisse alors, l'espace d'un instant, effleurer une
source profonde et mystérieuse en nous-mêmes. Source de
vie, source de bonheur, source d'une présence qui nous
dépasse.
Reno